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Philippe CLAUDEL – Les âmes grises : leçons de noirceur
Ce livre a la puissance de faire déchanter durablement même ceux qui, comme moi, ont la faculté du bonheur. Le ton juste ne laisse guère d’échappatoire. Le drame ne se joue pas : il imprègne de sa noirceur. Les périodes s’étagent comme autant de points de vue plongeant sur la scène d’un théâtre antique, où la Première Guerre Mondiale
sévirait en chœur, et où l’individu, quoique confortablement calfeutré à l’écart, en aurait toute la noirceur. Tel ces personnages, civils, du juge et du colonel, nazis avant l’heure qu’aucune dictature ne peut justifier.
Point de balancement manichéen, mais le doute, à la fin, permettra d’altérer la certitude du pire, de nuancer un peu (de griser) toute la noirceur du monde.
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