D'une main balaie dieu
Le rituel religieux est, au mieux, la tentative de conjurer le doute qui traverse toute intelligence saine. Par le rituel, le croyant s'isole de l'évidence ; il s'évertue à faire « exister » dieu en lui, à le fantasmer, à faire pièce à l'évidence de son inexistence.
L'inexistence de dieu est une évidence sensible. Quels que soient les mystères qui entourent notre appréhension du monde, ceux-là ne sauraient naïvement se résoudre dans le dieu des monothéismes : une conscience transcendante et régisseuse du Tout, avec laquelle l'être humain aurait une relation privilégiée.
Quant à la question de la vie dans l'au-delà, il serait bon de s'interroger d'abord sur la nature de ce « je » vivant qui existe. En reconnaissant que cette ipséité se construit (d'une histoire engrammée dans un organisme), on voit mal qu'elle puisse revendiquer sa pérennité.
L'épitaphe stoïcienne : « Je n'étais pas, je fus, je ne suis plus… » entretient grammaticalement la confusion. Il serait pertinent, pour le coup, de biaiser : « Je n'étaiT pas, je fus, je n'EST plus. » Et alors ?
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