LONGUEUR DES GRANDS
Un demi-mystère pour moi, dont le museau frémit pourtant à tout ce qui sent le livre: chez les libraires, les nombreuses nouveautés publiées chaque année n'entament pas l'espace alloué aux grands classiques, lesquels se maintiennent, voire, auraient tendance à s'étendre : un rayon de Proust, de Dostoïevski ou de Balzac prospère, engraisse de nouveaux exemplaires, prend ses aises sur toute sa longueur et au-delà. Verticaux dans les étagères quand les nouveautés sont allongées sur les tables. Altiers vieillards verts contre jeunes occis à peine nés.
Comme si, au rythme même où paraissent les nouveautés, c'est aux grands écrivains qu'on revenait d'autant plus volontiers…
|