Scriptosum - A chaud
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Daignons être bêtes !

   La mondialisation est une dynamique économique mycélienne. Dotée d'une vitalité fongique, elle s'insinue comme allant de soi. Elle règne en phénomène d'invasion naturel : le marché.
Pourtant, il lui faut ses thuriféraires, tels le journaliste Frédéric Martel qui se croit devoir la fonder culturellement, devoir valoriser le divertissement de masse, cette culture qui « plaît à tout le monde » (désolé pour ceux qui renâclent), cette culture « mainstream » comme il intitule si « up to date » l'ouvrage où il en parle.
Fi donc, nous enjoint-il, de cette culture élitiste et difficile dont la France serait, paraît-il, le héraut d'arrière-garde, obstiné et « scron gneu gneu » (!) ; fi de cette « punition » , de cette « souffrance », de ce « chemin de croix », nous harangue-t-il. Et tout le monde à la pataugeoire ! Et vive Spider Man ou Avatar et le Coca-cola dont tout le monde s'asperge dans l'allégresse, s'enthousiasme-t-il.
D'autant que, cela va de soi, ce qui n'est pas tout le monde n'est personne.

Il n'y a pas si longtemps, le conformisme n'avait pas si bonne presse !.. On s'en délecte aujourd'hui.
         «Ce n'est pas ce qui est, mais ce qui pourrait et devrait être, qui a besoin de nous »
                                                                                    (Cornelius Castoriadis).
Question : à quelle fin ce discours qui va dans le sens du vent, qui brosse dans celui du poil ? Défendre une instance fragile et menacée, soit ! Mais défendre ce qui s'impose de façon aussi massive, à quoi bon ? Quelles justifications supplémentaires les tenants du marché ont-il besoin d'asséner pour mieux asseoir le clientélisme ?
Quelle mauvaise foi dans tout ça ?
Quelle démagogie ?!

« Be stupid » clamait une pub.
Obéissons au Marché : daignons l'être !

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