Renaud Camus annonce la couleur : bleu marine

   Sur le Magazine littéraire
   C'est devenu monnaie courante (et donc un peu en perte de valeur provocationnelle), mais enfin, c'est tentant pour beaucoup : se cacher derrière le gros doigt des autres, des grands, tant qu'à faire ! Mais si… vous savez… Céline, déjà... Et Drieu La Rochelle… quand même !
   Alors, chausser les bottes des grands et leur emboîter le pas ?..
   Manière bien peu élégante, pour un écrivain, de faire parler de soi sans payer le moindre écot à la littérature lors de discussions politiques de comptoir, Renaud Camus s'est déclaré pour Le Pen (où l'on voit que, d'un Camus l'autre, il valait mieux prendre l'exact contre-pied).

   Je ne l'ai jamais lu, le Renaud ! Et la lacune sera durable ! Les béotiens comme moi surmonteront-ils tout à fait leurs difficultés à appréhender dans les premières pages de - au hasard - son « Travers Coda », ce que Roland Barthes, justement, développait dans « Le plaisir du Texte » ? A vous de lire :
   Sur le site de son éditeur
   Accessoirement, il faut  reconnaître que Renaud Camus s'embarrasse peu de ses contradictions puisque son ralliement à Le Pen est assujetti à des « interdictions d'usage public de langues ou d'expressions étrangères » (alinéa 4 du communiqué du 21 mars publié sur le site de son parti de l'In-nocence), ce dont sont pourtant truffées ces premières pages du « Travers Coda ».
   Mais peu nous chaut, et Proust nous avait prévenu : le moi social (ou politique) n'est pas le moi artiste.
   Allez, on trouvera bien quelques bonnes gorges chaudes pour faire les roulades nécessaires devant ces délicates miscellanées hachées !