Une nouvelle publication exhumée de l’Antiquité, attribuée à Platon.

Extrait :

- « Mais qu’une chose soit sacrée pour Pierre et Paul, l’est-elle nécessairement pour Amélie ou Henri ?
- Assurément non.
- Tu admets donc que les dieux puissent n’être pas reconnus par tous.
- Je l’admets volontiers, Socrate.
- Que leur culte ne soit ni partagé, ni chose sacrée pour tous, si gulaire que soit la barbe du guru ?
- Oui, par Zeus, je te l’ai dit. Certains n’en auront cure.
- Dans ce cas, ne pouvant outrager ce qu’on ne considère pas comme sacré, le délit de blasphème est impossible...
- Sans aucun doute, il l’est. Pour qu’il soit possible il faudrait que la chose outragée soit reconnue sacrée par celui qui outrage.
- Or ce n’est pas le cas. Mais dis-moi, Polémarque, n’y-a-t-il pas une valeur indéniablement universelle que nous pouvons et devons tous révérer ?
- Peut-être. Mais aide-moi !
- Aide-toi et le… Voilà : ne sommes-nous pas tous vivants ?
- Certes, je ne le nie pas.
- Alors la vie n’est-elle pas cette valeur sacrée que tous, l’ayant en partage, doivent respecter ?
- Tu raisonnes juste, Socrate.
- Les lois qui punissent le meurtre sont donc justes ?
- Oui, je l’approuve, et comme tu dis, le sujet me paraît épuisé.»

Dans son avertissement, l’éditeur prévient que cet addendum à « La République » pourrait être faussement attribué à Platon, et serait possiblement un pastiche commis par l’école épicurienne.
Des analyses graphologiques sont en cours.